By MICHAEL JOHNSON

BORDEAUX, June 2008 — I got my first taste of œnotourisme recently when I drove up the Médoc to Lynch Bages to sample their Pauillac cru classé and to have a look around this splendid property. The visit was not part of the current Bordeaux drive to boost œnotourisme. I just needed a day out of Bordeaux.

The Château Lynch Bages is well organised for outsiders like me. A group of about 10 Americans, English Spanish and a Brazilian gathered in the château office to await the afternoon guided tour. We all knew that foreigners like to call the place “Lunch Bags”. This is one of the most interesting tours because proprietor Jean-Michel Cazes has invested so heavily in modernisation while retaining old equipment and processing space for its historical value. The 19th century vats, the indoor railway for transporting full loads of grapes still intact, left us all with a better understanding of how wine-making has evolved.

At the end of a one-hour tour, we were assembled for a dégustation – clearly the moment we had been waiting for. Animation among the group suddenly increased. To our surprise, Mr. Cazes wandered past our group. I called out “Mr. Cazes – nous sommes très impressionnés.” He gave me a steely look and retorted “On se connait?” Uh-oh, I thought. I had revealed my brash American ways once more. M. Cazes never slowed down his démarche. We brash tourists had three or four samples of his Pauillac, enough for a treat on the pallet and slight buzz, but just under the blood-alcohol limit for the drive back to Bordeaux. The guide warned us that local gendarmes like to ambush visitors just outside the château.

The season for organised visits has just begun. Bordeaux’s Office de Tourisme is expecting more than 30,000 paying visitors for various daylong trips around the region – to Graves country, St. Emillion and the Médoc. The designation of Bordeaux as a Unesco Heritage site is expected to bring a 20 percent jump in general tourism and the winemakers hope to do better than that. A visitor is a potential buyer.

Michael Johnson is an international journalist based in Bordeaux contributing frequently to the International Herald Tribune. He is author of four books, including “French Resistance: The individual versus the company in French corporate life”, and “Workaholism: The plague of our time”.

Notre “homme à Bordeaux” est le journaliste international Michael Johnson. Auteur de quatre livres, dont « French Resistance » et « Workaholism », il collabore fréquemment à l’IHT.

Three sites describe all the trips available: www.bordeaux-tourisme.com, www.ugcb.net, www.bordeaux-fete-le-vin.com

See below Il y a 5 ans, l’œnotourisme

IL Y A 5 ANS… L’œnotourisme, un concept en vogue dans le Bordelais (AFP MAGAZINE) Par Sophie PONS BORDEAUX, 26 octobre 2003 — « Qui parle anglais parmi vous ? » Personne ne lève la main parmi la quinzaine de viticulteurs studieusement réunis à Capian (Gironde) pour débattre de « la valorisation de l’oenotourisme », un concept en vogue dans le Bordelais dans un contexte de surproduction mondiale et de stagnation des ventes. Depuis début octobre, le Comité départemental de Tourisme (CDT) de Gironde organise des ateliers d’information dans le Médoc, le Saint-Emilionnais et l’Entre-Deux-Mers. Objectif: sensibiliser les producteurs aux exigences des visiteurs pour développer un tourisme viticole encore balbutiant. « Auparavant, les viticulteurs bordelais ne s’intéressaient pas au tourisme car ils n’en avaient pas besoin, mais depuis quelque temps, avec le parfum de crise, on sent que les choses changent« , souligne une professionnelle du tourisme. Alors qu’il y a une dizaine d’années, il était quasiment impossible, pour le touriste de passage dans le Bordelais, de visiter des chais au débotté, les différentes appellations rivalisent avec leurs « routes des vins », « journées dégustation » et autres « week-end portes ouvertes ». Dans le Médoc, les grands châteaux, qui ne recevaient autrefois que leurs clients privilégiés, accueillent souvent des groupes en circuit organisé. Face aux visites de prestige, les petits viticulteurs entendent offrir au grand public « chaleur humaine », « amour du terroir » et « authenticité ». Le potentiel reste énorme: si l’Aquitaine revendique son statut de 1er producteur mondial de vins d’appellation, seul un visiteur sur cinq choisit actuellement cette destination par intérêt pour le vin, selon une étude du CDT. Actuellement, alors que le bordelais compte 8.000 propriétés viticoles, 133.000 ha de vignes et 57 appellations différentes, le département de Gironde n’offre que 19 gîtes et 11 chambres d’hôtes « Bacchus », label des hébergements chez le vigneron.

Touriste aujourd’hui, client demain « Quand j’ai ouvert des chambres d’hôtes en 1994, le moins que l’on puisse dire c’est que les voisins n’étaient pas très convaincus« , se souvient Blanche Minvieille, à Château Grand-Brannet dans l’Entre-deux-Mers. Aujourd’hui, c’est « pari gagné »: outre le revenu touristique, les propriétaires bénéficient d’une forte valeur ajoutée en vendant directement les quelque 10.000 b de la propriété. « Le touriste d’aujourd’hui est le client de demain » souligne Dominique Peyré qui vient d’ouvrir un 3ème gîte au Château La Piolette (1ères côtes de Bordeaux). En Alsace, considérée comme pionnière du tourisme viticole, la vente directe à la propriété représente près d’1/4 de la commercialisation du vin. Mais l’accueil des touristes ne s’improvise pas. Surtout que le vignoble bordelais attire une clientèle plutôt haut de gamme, fascinée par la réputation mythique des grands crus. Actuellement, la pratique des langues étrangères reste insuffisante, les horaires d’ouverture inadaptés et les prestations pour les dégustations inférieures aux autres régions viticoles françaises, selon une enquête réalisée par l’Agence française d’ingéniérie touristique (AFIT) auprès de 500 visiteurs en Gironde. Les ateliers du CDT permettent de répercuter ces critiques aux viticulteurs locaux pour provoquer une prise de conscience, puis d’éventuelles améliorations. À commencer par la propreté des verres, considérée comme un point noir dans l’étude AFIT. Selon les professionnels du tourisme, l’évolution est d’autant plus cruciale que les vins du Nouveau monde, grands concurrents de la vieille Europe, sont déjà très en pointe sur ce créneau porteur.

sof/fj/ds AFP 26.10.03