DEUXIÈME ÉTUDE : CREDOC pour Les Vignerons Indépendants
Changement des modes de consommation
Les vins français sont pénalisés par la diminution des volumes consommés, surtout sensible pour les rouges (les blancs et les rosés restant stables), estimée à 2,6%/an entre 2000 et 2008 et 1,1% entre 2008 et 2015. Cette baisse, particulièrement sensible depuis quatre ans, est liée notamment à la montée des préoccupations de santé, à une consommation plus occasionnelle des jeunes générations et des ouvriers, et à la concurrence des boissons non alcoolisés aux repas.
Concernant les exportations, les vignerons français vont pâtir d’une perte de parts sur les marchés traditionnels (Europe de l’Ouest) et émergents (UK*, USA, Chine, Japon), face à la concurrence des nouveaux producteurs d’Amérique et d’Asie-Pacifique, souvent plus agressifs et efficaces commercialement. Sur les 12 principaux marchés étrangers (81% des ventes), les exportations françaises baisseraient en volume de 1,1%/an en moyenne entre 2005 et 2015.
Pour stopper leur érosion, adapter les vins français aux nouvelles demandes
Dans ce contexte, les Vignerons indépendants, qui représentent 35% des exploitations viticoles françaises, 53% du vignoble national et 49% de la production hexagonale, vont résister, même si des adaptations aux nouveaux modes de consommation seront nécessaires. Leur nombre devrait diminuer de 2,2% par an en moyenne entre 2000 et 2015 (estimées à 27.791 à cette date), alors que leur production ne se réduira que de 0,6%/an en moyenne, du fait de la hausse de la taille moyenne des exploitations (17 ha en 2015).
« Il faut sur certains marchés adapter les produits aux nouvelles demandes, on essaie de faire passer le message« , a commenté Michel Issaly, pdt du syndicat des Vignerons indépendants de France, lors de la présentation de l’étude le 13.01.09. Selon le Credoc, qui a interrogé de nombreux vignerons indépendants, les solutions passent notamment par un regroupement de certaines exploitations dans le domaine de la logistique, voire du commercial, à la fois pour limiter les coûts mais également pour obtenir un meilleur accès aux circuits de distribution, en particulier les grandes surfaces.
D’après l’expansion.com – 14.01.09
* Voir « Le Royaume Uni, 1er importateur mondial »
Ayant sous les yeux les statistiques de production viticole des 40 dernières années, je vous signale qu’en 1996 et 1998 la production italienne avait déjà dépassé celle de la France. En volume mais pas en valeur, en particulier à l’exportation. L’arrivée de l’Espagne dans le club des grands producteurs est attendue depuis longtemps. Mais vous le savez, la question n’est pas de produire, elle est de vendre la production sur le marché mondial. Sur ce plan, on ne peut se contenter de mesurer le nombre d’hectolitres ! Je reste persuadé que la viticulture française a su réaliser des mutations audacieuses et sera apte à affronter un marché mondial qui va, comme le nôtre, rechercher de plus en plus la qualité.
Commentaires postés sur l’expansion.com
René-Pierre – 14/1/2009
Fut un temps on nous disait qu’un verre de vin ne faisait pas de mal bien au contraire. Mais ce qui fait réellement mal ce sont les pesticides qui sont 4 000 fois plus importants dans le vin que dans l’eau du robinet (mais ça ne dérange personne, ni la santé ni la DASS). Il serait peut- être bon de savoir quel est leur rôle sur les maladies attribuées à l’alcool (cancers : gorge, estomac, foie, pancréas). Aussi, plus que le rendement, la qualité passe aujourd’hui réellement par le vin biologique (en tout cas moins pesticidé qu’actuellement). C’est LA façon de boire moins mais mieux. Sinon il n’y aura point de salut pour les vignerons et viticulteurs. Refus de consommation.
Daniel (74) – 14/1/2009
Nous avons perdu notre position car, dans notre pays, les technocrates cassent tout ce qu’ils touchent. Nous avons le privilège d’avoir des terroirs, nous sommes LE pays producteur de ceps et cépages, nous avons des techniciens avisés mais aussi malheureusement un monopole d’un autre temps pour les AOC et la et les corruptions. Je connais des producteurs américains qui ont reconstruit nos vignobles détruits par les subventions, les pesticides et engrais et qui élèvent de superbes vins de pays. Nous sommes incapable de respecter le fruit et le travail des hommes et, pire, de ne plus considérer l’aliment comme notre premier médicament. Nous avons le culte du médicament poison et pour notre santé et pour notre insécurité sociale. Et s’il nous venait de chasser les technocrates vers des pays où la culture et le respect de l’Être Humain était la prorité ? L’ETAT TUE NOTRE PAYS, ALLONS-NOUS OUVRIR LES YEUX ?
annj. – 14/1/2009
La coupe est pleine! Comment peut-on dénoncer les dites « campagnes de diabolisation » (dernier § de la réponse de M. Beynat) HONTEUX! J’ai habité Bordeaux 15 ans et suis allée tous les 2 ans à Vinexpo, mais vraiment ce Salon Mondial du Vin, carte postale « primeur » de la France à l’étranger mérite beaucoup mieux que ce directeur général sans aucune majuscule bien entendu! La qualité oui, la quantité non. A la nôtre!