par Daniel J. Berger | Oct 13, 2009
DANIEL J. BERGER
Si Si… pas l’impératrice, mais SI SI… SILVANER, ainsi qu’ont baptisé les responsables du Rheinhessenwein (l’Office du vin de Rhénanie Hesse) leur grande réunion festive à Mayence le mois dernier.
Retour sur une manifestation de soutien à un cépage qui sait tenir son rang face au roi riesling, à juste titre comme l’a montré le dégustation de ce « große Silvaner-Buffet », et qui mérite d’être mieux connu bien au-delà de la région Rheinhessen.
Le silvaner (1), cépage le plus répandu en Allemagne jusqu’à la moitié du siècle dernier et tombé depuis aux alentours de 10%, est bien à sa place sur le sol de la Hesse rhénane, 3ème cépage de la région avec environ 2 500 ha, derrière le mueller-thurgau (4 300 ha) et le riesling (3 800 ha). Les rendements y sont élevés, un peu plus de 100 hl/ha (25% de plus qu’en Alsace).
C’est un frère de celui de Franconie, planté là-bas pendant la guerre de Trente Ans au XVIIème siècle, appelé alors Osterheiner.
Photo Frédéric Galtier
Comment boire le Silvaner aujourd’hui ?
L’idée des organisateurs était de montrer en en présentant deux à chaque plat, qu’ils peuvent tout accompagner :
— les entrées (Vorspeisenetagère), avec un 2008 Grüner de Weinolsheim pas très « trocken » (2) (Weingut Manz (3));
— des oeufs de caille et de beluga (Halbe Wachtel auf schwarzen Beluga-Linsen) avec deux remarquables 2008, un « Classic » d’Eppelsheim (Weingut Russbach) et un Von Rotliegenden d’Oppenheim;
— les viandes (Gebratener Steinbutt in süß-saurer Currysauce auf asiatischem Wokgemüse mit Basmatireis), avec un excellent « S » Geil’s Sekt- und Weingut 2007 (ci-contre à gauche), présenté par son propriétaire Rudolf Geil, vigneron-artiste parlant avec éloquence de son sacerdoce — motivation, talent, modestie —, pendant qu’était servi en intermède un 1971 Auslese (Weingut Bungert-Mauer, d’Ockenheim) (ci-contre à droite), encore vivant mais fort daté, comme son étiquette.
— Au dessert (Hausgemachte Pflaumentarte mit Sabayone und Walnusseis), deux vins de glace (Eiswein) 2008 des Weingut Köster-Wolf d’Albig et Winzer der Rheinhessen Schweiz de Wöllstein, frais, agréables, presque langoureux.
Et ce n’est pas tout !
Nous avions à déguster hors de table, répartis sur quatre présentoirs, 15 autres grands silvaners de 2008 en majorité, parmi lesquels j’ai noté les trocken des Weingut Gutzler à Gundheim; Hans Hermann Buscher à Bechtheim (2007); Kurt Erbeldinger & Sohn à Bechtheim-West; Posthof, Doll & Göth à Stadecken-Elsheim; et Pauser à Flonheim.
Si, Si… 25 Silvaners.
(1) écrit en allemand indifféremment silvaner ou sylvaner.
(2) La mention trocken (sec) s’applique à tout vin non doux, lapalissade indémontable qui n’explique pas pourquoi on pourrait s’en abstenir en apportant la mention doux aux non secs. Clair non ?
(3) Weingut = domaine (gut = bien, au sens patrimonial).