REPORTAGE PHOTO BBC NEWS
Selon une récent rapport du bureau d’études Wine Intelligence, le nombre de consommateurs de vin en Chine pourrait passer de 23 millions à ce jour à 80 dans moins de quinze ans.
Actuellement, les Chinois boivent en moyenne 0,004 litre/habitant/an de vin (qui ne représente qu’une part infime de la consommation d’alcool en Chine), la consommation moyenne étant estimée à 0,06 l/hab/an au niveau mondial (51 l/hab/an en France).
Potentiellement la Chine est un grand marché, notamment pour les importateurs.
Workers select the grapes at the Grace Vineyards Winery in Shanxi province (photo: Ryan Pyle)
Le gouvernement chinois a décidé de soutenir officiellement le secteur du vin il y a 20 ans, pour tenter de réduire la consommation d’alcool fort, la Chine devenant ainsi un acteur décisif de la filière vin sur la planète, sans détenir encore en viticulture la productivité qu’elle a dans la bière, dont elle est le 1er producteur mondial.
Sur le plan de la production, on compte environ 500 sociétés (privées, souvent de Hong Kong), dont seule une dizaine dispose d’une capacité annuelle de production supérieure à 100 000 hl. Trois dominent le marché, Changyu (capacité 800 000 hl), Great Wall (500 000 hl) et Dynasty (60 millions de bouteilles en 2009, et + de 90 prévus en 2010), joint venture entre l’Etat chinois et Rémy Cointreau depuis 1980. D’autres producteurs se développent rapidement comme Tonghua, Zangmi ou Suntime (voir le post de Jacques Berthomeau ce jour).
Le vin chinois est souvent fabriqué à partir des moûts locaux mélangés à des vins importés en vrac. La taille considérable du marché intérieur offre des débouchés importants aux vins bas de gamme. Vu depuis les pays producteurs, le marché chinois de vin est un eldorado : au fur et à mesure de la montée du niveau de vie des habitants, le potentiel de ventes est jugé très important sur une durée de 30 ans, même si on peut estimer que les Chinois devraient préférer le vin de leur pays, beaucoup moins cher, mais jugé de qualité médiocre par les producteurs étrangers, qui trouvent un motif d’encouragement à exporter. Les producteurs chinois eux, exportent environ 75% de leurs vins au Japon.
Workers collect grape at Grace Vineyard in Shanxi province (photo: Ryan Pyle)
Le marché du haut de gamme est dominé par les vins étrangers, dont la part augmente en proportion de la consommation chinoise. Depuis le 01.01.05, l’abaissement des droits de douane à l’importation (14 % pour le bouteille et 20 % pour le vrac) a accru leur compétitivité. Avec leur forte originalité et leur qualité supérieure, les vins français couvrent presque exclusivement le marché du haut de gamme.
L’adhésion de la Chine à l’OMC en 2001 lui impose de se conformer aux standards internationaux en matière de technologie de production, de qualité et de goût. Face à une concurrence étrangère très présente, la Chine ne cesse d’étendre ses vignobles et d’améliorer son savoir faire œnologique.
L’industrie vitivinicole chinoise a connu une croissance très rapide et a de belles perspectives à moins de 10 ans (on parle d’un futur Chili). Bien qu’elle ne représente encore que 1 % de la production de spiritueux nationaux, avec 359 000 ha de vignes et une production de 3,34 millions hl, elle se place au 6ème rang mondial en termes de surface d’encépagement et de volume produit.
Un nouveau blog sur le marché chinois à l’initiative de PENG Jia
Chinoise en France depuis 8 ans, Peng Jia est passionnée par la culture du vin. Fondatrice et directrice du centre WWE à Shanghai, elle est également journaliste dans trois revues viticoles chinoises et jurée à divers concours.
PENG Jia : « La Chine, mon pays natal qui m’a donné 22 ans de tendresse.
La France, mon pays d’adoption où je me suis construite.
Aujourd’hui, le marché chinois du vin est en passe de devenir le plus dynamique au monde, et ce blog a pour but de déchiffrer la codification de cette culture si différente de la France. »