DANIEL J. BERGER
Les tout récents posts consacrés aux vins d’Israël m’ont remis en mémoire une intéressante dégustation entre amis La Barrière dans notre chère campagne mayennaise au cours de la quelle le Yarden de Golden Heights de Galilée s’est classé premier.
En ce soir tiède de l’automne 2008 nous étions huit autour de la table (1), sur laquelle étaient posées huit bouteilles masquées par du papier journal, rusticité oblige, sans nulle autre indication…
NB. Comme pour les blancs à l’apéritif (non classés) , l’identité des rouges a été dévoilée à la fin et non à chaque bouteille.
Nous avions débuté par les vins blancs, dont aucun n’était transcendant disons-le? Dégustés à l’aveugle, ces vins blancs étaient les suivants : un 2007 Œnoforos des côtes d’Aighion, sur les pentes du canal de Corinthe non loin de Patras, cépage Asprolithis (11°5) : nez parfumé, bonne acidité mais peu de caractère.
Puis une Coulée de Serrant 2003 : on aurait été en droit d’attendre mieux de ce chenin célèbre (14°5).
Ensuite un vinho verde du nord du Portugal, Aliança (9°) assez fluet.
Enfin le Chinois dénommé Great Wall, sans appellation ni millésime (11°) dans une bouteille de type vin du Rhin, révélant une consternante acidité urique.
Est venu le moment du dîner, avec les vins rouges.
Au menu : soupe au potiron, chapon vallée d’Auge, fromages variés et crumble maison.
Nous avons commencé sur le potage par un Mrintziké 2005, cépage augoustiaki du Péloponnèse (Ilie) (12,5°), dont le rôle un peu ingrat était d’ouvrir sans risquer de trop marquer, c’est-à-dire de ne pas montrer une grande personnalité.
Nous avons eu ensuite un Ardalès 2006 de Castilla-La Mancha, cépage tempranillo bien sûr, musclé et sans grande finesse, passable sans plus (14°).
Sur le poulet est venu un Karl Haidle 2004 du Baden-Württemberg,
cépage lemberger, assez proche de notre gamay, léger et agréablement acide, mais un peu péjoré par ses deux prédécesseurs au profil un peu plus chaleureux et charmeur (13°).
Suivi d’un McManis 2004, cabernet sauvignon de Californie (13,9°), respectable, bien fait, sans aspérité ni grâce, renoté à la baisse après 2ème dégustation de contrôle, pratique admise, encouragée même.
Puis un Calissane 2004, assemblage grenache-cinsault-
cabernet sauvignon des côteaux d’Aix, fort palot,
presque médiocre au milieu du cortège (13°).
Avec le plateau de fromages est arrivé du Douro un gentilhomme à la longue figure, Altano 2005, assemblé de tinta roriz et de turiga franca (13°),
précédant un Yarden 2006, provenant des vignobles d’altitude (700 m) du mont Hermon en haute Galilée (14°), qui à ce moment du dîner a été bien apprécié pour son équilibre, sa matière soyeuse, sa gourmandise. Son assemblage cabernet sauvignon-cabernet franc-merlot a dû sans doute consciemment ou non nous rappeler le médoc, tout apportant une note discrète d’exotisme peu courante, comme du confort.
Le classement de ce soir-là laisse présager de nouveaux bons scores pour les vins de Terre Promise. Patience Israël !
Sur le crumble pour finir a été servi un Mercouri Cava 2003, un vin du Péloponnèse comme le premier, assemblant les cépages refosco d’origine italienne (« dal peduncolo rosso ») et mavrodaphné bien autochtone lui, riche en bouche avec des tannins amples et juteux, juste le vin qu’il fallait pour trouver un équilibre avec le sucré du dessert.
Nous tairons le nom et la quantité des différentes eaux de vie locales qui ont clos l’agréable exercice…
À l’exception du 1er vin grec, les dames ont noté plus sec : 296 points au total, soit 9,25/20 de moyenne, contre 383 pour leurs maris, 11,97/20. Enthousiasme nettement masculin pour le vin de Galilée classé n°1.
Merci pour cet article génial. Pour trouver d’excellents vins Israéliens il y a aussi le site https://anavim.fr/