PATRICK BAUDOUIN
Voici une présentation du dernier article publié sur mon blog
PRÉPARATION, MATURATION — Le printemps 2010 a vu une belle sortie de grappes et après un début de campagne sous pression à cause des maladies cryptogamiques, l’été chaud et sec (pluviométrie faible, 50 mm de mai à fin août) a détendu la situation.
Notre beau chenin 2010
— La floraison s’est effectuée sous des températures contrastées. La plupart des parcelles ont bien supporté ce passage, à l’exception d’une de cabernet franc qui a subi une coulure importante.
— L’aoûtement des bois a débuté dés le 14 juillet, sans doute à corréler avec l’absence de rognage (*) mis en place sur le domaine depuis trois ans maintenant. Pour limiter le stress hydrique, en particulier des cabernets francs, les sols ont été travaillés plus que de coutume. Deux passages en juillet et un superficiel fin août ont permis de passer ce cap sensible.
— La véraison des baies s’est déroulée rapidement et de façon homogène. Une ondée tout début septembre a permis aux baies de prendre un peu de volume et aux pellicules de gagner en élasticité.
MÉTÉO — Le 23.09, un nouvel épisode pluvieux a précipité l’évolution des baies, dont la dégustation avait montré dès le début septembre une maturité surprenante des peaux et des pépins et des chenins et des cabernets francs, alors que les richesses en sucre demeuraient modérées. Les tanins ont paru fermes, granuleux, sans verdeur. Enfin une année atypique du (bon) côté œnologique…
ÉQUIPE — Par précaution, nous avons choisi cette année de partir en vendange avec une équipe importante, en quantité comme en qualité : 25 vendangeurs étaient sur le pont ! Les combinaisons jeunes–anciens, et féminin–masculin, se sont avéré gagnantes tant pour l’efficacité que pour l’ambiance.
Vendanges ensoleillées
DURÉE — La récolte a démarré le 27.09 par les blancs secs, et s’est poursuivie sans interruption jusqu’au 20 octobre. Les rouges ont été rentrés dès le 6.10 pour les cabernets francs, avec de superbes maturités aromatique et phénolique. Le 14.10, premier des quatre tries de moelleux. Le 20.10, fin des vendanges.
VINIFICATION, PROFIL DES VINS
— Blancs — Après des pressurages lents et doux, des débourbages soignés de 36 heures, les départs en fermentation ont été rapides et « droits », sans déviations aromatiques. Les premiers passages ont été sulfités à 1g/hl au pressurage, et les passages suivants n’ont pas nécessité d’apport de sulfites.
En fin de fermentation alcoolique, les impressions initiales se sont confirmées : des vins salins, droits, d’une acidité structurante et salivante.
— Rouges — La cuvée d’ANJOU FRUIT a été élaborée avec une macération carbonique de 16 jours pour les grolleaux noirs, et de 6 jours pour les cabernets sauvignons. Fruits, épices et souplesse semblent au rendez-vous.
La cuvée des COTEAUX D’ARDENAY a été décuvée après 34 ou 45 jours d’infusion selon les potentiels des parcelles. Beaucoup de densité et de puissance dissimulée en perspective.
— Moelleux, liquoreux — Dès les premières tries, la concentration des moûts était considérable : de 22 à 24 % vol. La récolte de QUART DE CHAUME s’est effectuée sur ces bases.
Le hameau Layon vu des Quarts de Chaume
Les tries ont été relâchées pour obtenir une cuvée de COTEAUX DU LAYON FRUIT cohérente, d’un équilibre sucrosité–nervosité harmonieux. Les températures de ces dernières semaines permettent des fermentations lentes.
CONCLUSION — Un millésime 2010 superbe à vendanger, très prometteur pour vos verres : maturité et équilibre sont au rendez-vous, à des degrés d’alcool raisonnables sur les rouges et les secs, de l’élégance dans les liquoreux, qui en feront tous des vins digestes, avec la « buvabilité » que nous cherchons !