D’après AUGUSTIN DE LIVOIS — Institut pour la Protection de la Santé Naturelle
Emmanuel Giboulot, viticulteur bio dans le département français de Côte-d’Or, exploite depuis plus de quarante ans 10 hectares de vignes en agriculture biologique. Le 24 février 2014, il va passer devant le tribunal correctionnel pour avoir refusé de déverser un dangereux pesticide sur sa vigne. Il encourt jusqu’à 6 mois d’emprisonnement et 30 000 € d’amende.
Personne ne doit ignorer que des personnes en France risquent la prison pour refus de polluer ! Par solidarité avec lui, je vous demande de signer en bas de ce message la déclaration de soutien qui à ce jour a reçu plus de 350 000 signatures. ÉCOUTEZ-LE
Un insecticide qui détruit les abeilles
En juin dernier, pour contrer un risque hypothétique d’épidémie de flavescence dorée, une maladie de la vigne, le préfet de Côte-d’Or a pris un arrêté radical : tous les vignerons devront traiter leur vigne contre la cicadelle, l’insecte qui répand la maladie. Le problème est que même l’insecticide le moins polluant contre la cicadelle tue les abeilles et la faune auxiliaire. Il détruit toutes sortes d’insectes nécessaires à la régulation de la vigne pour éviter les parasites.
Or, Emmanuel Giboulot travaille justement depuis plus de 40 ans à préserver les équilibres biologiques de sa vigne. Il décide donc, fort logiquement, de lutter contre la cicadelle en choisissant parmi les nombreux traitements naturels bien connus des agriculteurs bio.
Il était tranquillement au travail l’été dernier quand arrive chez lui un inspecteur de la direction régionale de l’Agriculture. L’inspecteur s’aperçoit qu’il n’a pas déversé de pesticide. Il décide aussitôt de le signaler au procureur. Emmanuel Giboulot est mis en examen, comme un délinquant.
Emmanuel Giboulot est convoqué le 24 décembre pour un arrangement amiable avec le procureur, mais celui-ci annule au dernier moment. Au lieu de classer l’affaire, le procureur décide de le renvoyer devant le tribunal correctionnel, avec un procès le 24 février !
Emmanuel Giboulot sera donc jugé aux côtés de délinquants sexuels et de cambrioleurs endurcis, qui forment la population habituelle des audiences correctionnelles.
En dehors de quelques réactions isolées, aucune réaction d’envergure n’avait eu lieu dans la population jusqu’à présent.
Avec plus de 350 000 signatures au bas de la pétition hier, cette réaction massive est bien là.
Les alternatives naturelles sont efficaces
Contrairement à ce qu’affirment les autorités, il existe plusieurs moyens de protéger les vignes contre la cicadelle tout en respectant l’environnement :
• les vignes peuvent être protégées avec des fougères et de l’argile calciné;
• des pièges à cicadelle existent, et ils sont efficaces (la cicadelle est attirée par la couleur orange);
• on peut également poser entre les pieds de vigne de la paille d’avoine ou du papier d’aluminium, dont la forte intensité lumineuse empêche l’insecte de se poser. Des expériences ont montré que cette simple mesure est tout aussi efficace que l’insecticide;
• mais surtout, surtout, c’est en préservant la biodiversité qu’on lutte le mieux contre la cicadelle, car c’est un insecte apprécié par de nombreux prédateurs dans la nature. Le problème est que ces prédateurs, les araignées, la mante religieuse et certains types de punaises, ont aujourd’hui été éradiqués dans les vignes non biologiques, où la faune est ravagée par les insecticides.
Les agriculteurs qui les utilisent devraient être félicités et donnés en exemple, non pas soumis à la terreur d’une répression judiciaire. Ces solutions ne devraient pas être combattues mais au contraire encouragées par les autorité.
C’est pourquoi je vous demande de signer la déclaration de soutien à Emmanuel Giboulot. Emmanuel Giboulot ne doit pas se rendre au tribunal abandonné de tous. Il doit savoir qu’il est soutenu par des centaines de milliers de personnes.
Oui, si vous signez la déclaration de soutien ci-dessous, et si vous passez ce message à tout votre carnet d’adresses, nous pouvons provoquer une vague de solidarité historique dans le pays.
Nous pouvons aussi changer l’issue de ce procès en rassemblant des centaines de milliers de signatures de soutien. Car sans réaction massive de la population, ce viticulteur risque très probablement d’être condamné, pour l’exemple. La plupart des agriculteurs bio qui verront cela se le tiendront pour dit. Ils comprendront qu’ils doivent obéir aveuglément aux injonctions des autorités, y compris si cela implique d’empoisonner leur propre terre et de décimer plus encore les abeilles et autres insectes pollinisateurs !
Ne laissez pas se commettre une telle injustice, avec des conséquences aussi lourdes et contraires à l’intérêt de tous. Manifestons publiquement notre réprobation la plus totale contre les réglementations qui marchent à l’envers et qui nuisent autant à l’environnement qu’au bon sens.
L’Institut pour la Protection de la Santé Naturelle vous appelle donc solennellement à signer la déclaration officielle de soutien à Emmanuel Giboulot et à la faire signer par tout votre entourage. Cela ne vous demandera qu’un instant, mais c’est un moyen concret d’empêcher qu’une grave injustice ne soit commise, doublée d’une grave atteinte à notre planète.
Puis transmettez ce message à toutes vos connaissances.
Un grand merci, avec tout mon dévouement,
Augustin de Livois
Président de l’Institut pour la Protection de la Santé Naturelle
Rue du Vieux Marché au Grain, 48
1000 BRUXELLES
http://www.ipsn.eu
Flavescence dorée: les enjeux de l’affaire Giboulot
Lundi 24 février, le viticulteur Emmanuel Giboulot, qui exploite 10 hectares entre Côte de Beaune et Hautes-Côtes de Nuits, selon les principes de la biodynamie, est convoqué devant le tribunal correctionnel de Dijon. Il lui est reproché d’avoir refusé de se soumettre à un arrêté préfectoral imposant aux viticulteurs de traiter leurs parcelles au moyen d’un insecticide dans le cadre de la lutte contre la flavescence dorée.
Une pétition de soutien lancée par l’association IPSN a recueilli plus de 400 000 signatures à ce jour, tandis qu’un pique-nique sera organisé aujourd’hui devant le tribunal. Le Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne, lui, refuse de faire d’Emmanuel Giboulot un « martyr ». On fait le point.
L’affaire. En 2011, un foyer de flavescence dorée, une grave maladie de la vigne propagée par un insecte, la cicadelle, est identifiée en Saône-et-Loire. Pointant le risque de contamination, le préfet de Région Pascal Mailhos prend le 7 juin 2013 un arrêté obligeant les viticulteurs de Côte-d’Or à utiliser dans leurs parcelles un insecticide. L’arrêté précise l’existence d’un produit compatible avec les exigences de l’agriculture biologique.
Le viticulteur. Emmanuel Giboulot est viticulteur biologique, converti aux principes de la biodynamie depuis le milieu des années 1990. Son vignoble de 10 hectares produit des vins en Côte de Beaune et Hautes-Côtes de Nuits. Fidèle à ses principes, et ainsi qu’il l’explique dans une vidéo de nos confrères de France 3, il refuse de se plier à l’arrêté préfectoral pour plusieurs raisons. Il considère que la situation géographique du foyer de flavescence n’en fait pas une menace pour les vignes de Côte-d’Or ; de plus, l’insecticide autorisé en agriculture biologique, le Pyrévert, fabriqué à partir d’extraits de plante n’est selon lui pas neutre puisque ce produit tuerait sans discernement tous les insectes y compris les insectes auxiliaires (les anti-acariens par exemple) ou les pollinisateurs. Son efficacité est également contestable selon lui, puisqu’il entraîne une spirale de traitements qui dévasteront à terme l’équilibre de l’écosystème des vignes.
Les soutiens. Depuis la médiatisation de l’affaire, Emmanuel Giboulot a pu compter de nombreux soutiens. Le plus visible est la pétition lancée par l’association IPNS (Institut pour la protection de la santé naturelle), une association bruxelloise qui milite pour la reconnaissance d’une information alternative, notamment dans le domaine de la santé. Cette pétition revendique plus de 400 000 signatures au moment où nous rédigions ces lignes.
La risposte. Devant l’ampleur du mouvement, des très nombreux articles de la presse nationale et des appels des vignerons, le BIVB (Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne) a organisé vendredi matin une conférence de presse afin de donner son point de vue sur ce qui est en train de prendre une dimension nationale. Claude Chevalier, président du BIVB, refuse qu’Emmanuel Giboulot devienne « un martyr » au sein d’une Bourgogne que les media semble décrire emplie de pollueurs. Il reconnaît la nocivité des produits, mais selon lui la faute est à chercher du côté des fabricants, pas des utilisateurs. « Si les produits étaient sélectifs, on n’en serait pas là. Les viticulteurs ne veulent pas retourner en arrière, lorsque l’on faisait plus d’une dizaine de traitements par an ! Mais ils utilisent ce qu’on leur fournit ! »
Le risque de contamination par la flavescence dorée justifiait-il un traitement ? Claude Chevalier rappelle qu’en Saône-et-Loire, à cause du non-respect du traitement dans un périmètre « restreint » autour du foyer touché, ce sont 20 hectares qui ont dû être arrachés l’année suivante. Et seulement 0,2 arrachés après les trois traitements appliqués. Quant à dire que la Côte-d’Or est totalement indemne de flavescence dorée est faux : le contrôle systématique a permis de découvrir au moins un pied atteint dans le vignoble qui fait la renommée de notre département.
Au sein du BIVB on a pris conscience du problème puisqu’un groupe de travail a été constitué. A l’heure actuelle donc, selon Claude Chevalier, il semble difficile de se passer des traitements. « Il faut être réaliste, assène-t-il. Mais ne pas croire pour autant que les viticulteurs sont tous acharnés à mettre des produits ! Dans le cas précis de la flavescence dorée, on sait que la méthode la plus efficace, c’est le contrôle systématique des parcelles… ce n’est pas un produit, cela ! Cela fait cinq ans que le BIVB est engagé dans une démarche de développement durable et nous allons continuer en ce sens, car c’est le sens de la nature. »
Dans la lutte contre la flavescence dorée, nous avons actuellement deux solutions contre ce fléau qui s’accélère :
— la première, acceptée par l’approche biologique, un produit (Pyréthine) à base de molécule identique au sarin (gaz mortel) qui élimine bien la flavescence mais qui tue aussi toute la faune auxiliaire (typhlodrome, abeilles).
— La deuxième, un produit chimique (Pyrevert) mais sélectif, donc qui n’attaque pas la faune auxiliaire.
Vous l’avez compris, dans ce cas le produit « bio » est plus nocif que le traitement chimique ! Alors, que faut-il faire ? Bio à fond ou décision raisonnée ? Que feriez vous à notre place ? Sans certitude absolue, nous avons décidé d’être raisonnable pour faire les grands vins que vous connaissez…
En cas d’attaque violente sur la vigne, quel que soit le mode de traitement, nous ne nous interdisons rien en choisissant bien évidemment le moins polluant. Nous sommes avant tout pragmatiques et refusons l’intégrisme aveugle car nous considérons qu’il y en a déjà assez dans le monde !