La Lettre de L’Expansion-18h/Agence Reuters
La cour d’Appel de Paris vient de donner tort au groupe Pernod-Ricard n°2 mondial des spiritueux qui avait porté plainte contre un livre où des commerciaux de Ricard se plaignent d’être contraints d’en consommer outre mesure : la résistance à l’alcool serait un critère d’embauche, non écrit mais réel.
Les commerciaux de la société Ricard auront-ils désormais le droit de se plaindre de la consommation d’alcool excessive imposée par leur employeur ?
Libération rapporte que la Justice a statué fin juin en faveur de Max Coder, auteur du livre Dealer légal, contre lequel Ricard avait porté plainte pour diffamation.
Dans les témoignages recueillis par Max Coder, des commerciaux expliquent que pour vendre leurs bouteilles, ils sont tenus d’appliquer à la lettre leur mission de « consommer ou faire consommer« .
Certains affirment avoir subi une sorte de « crash-test » avant leur recrutement pour vérifier s’ils pouvaient « enquiller jusqu’à une vingtaine de verres de Ricard sans chanceler. » Ainsi, la résistance à l’alcool serait « un critère d’embauche non écrit mais réel« .
Pour sa défense, la direction de Ricard a produit une note interne stipulant que « la consommation excessive d’alcool n’est pas et ne doit pas être une attitude favorisant la réussite professionnelle chez Ricard. »
Mais la cour d’Appel de Paris a jugé que cette mesure ne fournissait pas « assez d’éléments d’appréciation précis sur les limites à ne pas dépasser. »
Débouté de sa plainte, le Groupe Ricard qui réclamait 500 000 € pour diffamation, va devoir verser 2000 € de frais de justice à la partie adverse.