Les Grecs ont la pêche, ou plutôt la grappe ! Ils évoquent sans états d’âme la « Renaissance du vin grec », c’est la nouvelle frontière en Méditerranée. Du 28 au 30 mars 2008 ils ont organisé leur Vinexpo à Athènes, baptisé ŒNORAMA – 170 viticulteurs réunis dans un hall très spacieux facile à visiter, 15 000 entrées attendues en trois jours.
Nouveauté : une « galerie » présentant une collection de 300 vins sélectionnés par les viticulteurs, dont la moitié de cépages indigènes (la plupart nous sont inconnus, la Grèce possède là un trésor insoupçonné). L’idée de Constantin Stergidès, le bouillant et sympathique commissaire de l’exposition qui vous invite à « plonger » dans l’océan du vin grec, est un concept intéressant, car entière liberté vous est laissée de vagabonder sans contrainte à la découverte des crus de chaque région : les bouteilles sont libres d’accès, comportent un détail de caractéristiques propres, et sont remplacées aussitôt vidées. Née sur place, la démocratie se prolonge dans l’œnocratie (ou « ampélocratie » ? Sans doute les deux, plus élégants que « vinocratie »).
La Grèce a une vraie culture de la vigne endormie durant 4 siècles d’occupation ottomane/turque, et bien réveillée depuis une bonne quinzaine d’années, le pays est aujourd’hui 15ème producteur mondial. Le vignoble a bénéficié d’une révolution œnologique et d’une organisation en AOC (système français). Une stupéfiante variété à la fois typographique, climatique et de terroirs offre une très grande diversité de crus. La vitalité et l’engagement des viticulteurs est frappante, ils sont souvent de la 1ère génération, apparaissent inventifs dans leurs travaux ampélographiques, passionnés de recherches en vinification, attentifs aux goûts de leurs hôtes, ambitieux et confiants en leur avenir.
ευχαριστώ (merci), στην υγειά σου (à votre santé) !
Daniel Berger — Athènes — 15 avril 2008 — 271 mots —
Voir aussi De quelques vins en Péloponnèse dans « Voyages-Wine Journeys »