FRÉDÉRIC VITOUX SAIT VOIR STENDHAL DANS SON VERRE
INTERVIEW DE GÉRARD PANGON POUR 1855.com — 1er juillet 2011
L’académicien Frédéric Vitoux aime le vin comme il aime la littérature, pour l’élégance, l’intelligence, la sincérité et… le plaisir de le boire.
« Mon père n’était pas un hédoniste, ne s’intéressait ni à la nourriture ni au vin mais à la médecine. Un jour, il revint de la région lyonnaise avec une bouteille dont il était fier parce que sur l’étiquette figurait le nom d’un grand médecin : il était allé dans la propriété de Claude Bernard. Ce beaujolais ne s’était pas gardé, était devenu une piquette infâme, et mon père ne s’en rendait même pas compte ! Tel est mon premier souvenir de vin. Ignoble. Le deuxième vient d’un restaurant de Grimaud, dans le midi, Les Santons, où un ami de mon père (1) gastronome qui faisait partie du Club des Cent (2), m’avait invité à dîner .
On a bu un Côte Rôtie que j’ai trouvé admirable. Comme toutes les Syrah, il avait des côtés un peu réglisse, et je me suis dit : « Le vin, c’est quand même quelque chose de formidable. » (suite…)