par Daniel J. Berger | Mar 8, 2010
DANIEL J. BERGER
Oui patience, ça ne fait qu’une trentaine d’années qu’Israël fait des vins qui ont de l’ambition.
La récente présentation à Paris d’un panel des meilleures productions hébraïques nous a sensibilisés à certains points : l’invocation implicite d’une culture du vin perdue depuis 12 siècles; la jeunesse du vignoble et de l’activisme vitivinicole israéliens contemporains; un style globalement « cosmopolite », entre Nouveau Monde et Europe.
BERLIN 1999
C’était l’époque de la « Berliner Republik », qui signifiait qu’après Weimar et Bonn, Berlin était bien le cœur de la nouvelle nation allemande réunifiée, aux frontières reconnues par tous. Le Bundestag réintégrait le Reichstag recalotté par Norman Foster. Les fonctionnaires récemment déménagés de Bonn ne passaient pas inaperçus aux yeux des Berlinois, à l’esprit plutôt insulaire. Le Mur était encore dans les têtes, avec sans doute plus de nostalgie à l’est qu’à l’ouest habitué à la tolérance et favorable au Berlin offene Stadt, Berlin ville ouverte.
La « République de Berlin », slogan d’une fausse réalité mais métaphore de la continuité dans le changement, d’une volonté de tourner la page du nazisme national et du communisme de la RDA. Un nouveau chapitre du livre de la démocratie allemande créée à Bonn. On ne voulait pas une autre Allemagne, on voulait une Allemagne normalisée — adulte, modérée, souveraine, consciente de sa responsabilité historique, regardant en avant. Et en haut de cette république Berlin se reconstruisait, des tours s’élevaient, des autocars amenaient des Allemands de tous les Länder pour venir regarder le chantier, l’immense terrain vague de Potsdamer Platz en train d’être ressuscité par Renzo Piano, faisant momentanément office de parking. On n’avait pas peur de la fin de la modestie germanique, la « République de Berlin » symbolisait désormais l’unité allemande. (suite…)