PROHIBITION, MODÉRATION
ON A REÇU ÇA
La photo date de 1919, apparemment en faveur de la Prohibition qui s’annonçait aux Etats Unis (*).
Mais regardons-la mieux…
La photo date de 1919, apparemment en faveur de la Prohibition qui s’annonçait aux Etats Unis (*).
Mais regardons-la mieux…
From HUGH SCHOFIELD
BBC News Magazine in Paris, 26 March 2013
Does the seemingly perpetual decline in consumption of France’s national drink symbolise a corresponding decline in French civilisation? The question worries a lot of people — œnophiles, cultural commentators, flag-wavers for French exceptionalism — all of whom have watched with consternation the gradual disappearance of wine from the national dinner table. Recent figures merely confirm what has been observed for years, that the number of regular drinkers of wine in France is in freefall.
In 1980 more than half of adults were consuming wine on a near-daily basis. Today that figure has fallen to 17%. Meanwhile, the proportion of French people who never drink wine at all has doubled to 38%.
In 1965, the amount of wine consumed per head of population was 160 litres a year. In 2010 that had fallen to 57 litres, and will most likely dip to no more than 30 litres in the years ahead. (suite…)
By PANOS KAKAVIATOS — From Decanter.com 3 December 2012
The French are drinking less wine on a regular basis than ever before, a new survey has found.
A detailed demographic report on wine consumption — issued last week at the Vinitech wine and spirits trade show in Bordeaux — indicates a continued downward trend in wine consumption in France.
In 2010, the average amount of wine consumed per person in France came to 46.6 litres per year, down from 104 litres in 1975, according to France AgriMer, which promotes agricultural and marine products in conjunction with the French Ministry of Agriculture. Based on a survey of 4,004 French people aged 15 and over, the study found that while there are more ‘occasional drinkers’, the number of ‘regular drinkers’ has fallen dramatically. (suite…)
By ERIC ASIMOV — The Pour / The New York Times, March 20, 2012
Anticipation was keen as 16 of us took our seats around a long table in the lovely art-filled, 39th-floor apartment of Mark Taylor, a longtime Bordeaux drinker and collector in Atlanta. The six wineglasses before each of us were already filled, the fragrances rising and mingling. Outside on this chilly March Sunday, a strong wind howled and the building itself hummed and vibrated like a giant tuning fork. I preferred to think it was a sign of high expectations.
What wine lover wouldn’t be thrilled with the extraordinary opportunity to taste 18 bottles from the celebrated 1982 Bordeaux vintage, including all five first growths and other rare and expensive selections? After all, the wines were now 30 years old, fully mature and, theoretically at least, in their prime. Eighteen in one sitting? Any one might be the thrill of the year. It was an opportunity to taste history. (suite…)
DANIEL J. BERGER
C’est prouvé, l’eau protège le vin ! Température constante, obscurité, placidité (sans vibrations), pas de vie microbienne ou végétale, telles sont les caractéristiques idéales qu’offre le milieu aquatique pour la conservation du vin en bouteille. On n’a pas oublié que le plus vieux champagne connu a été remonté « intact » après 200 ans passés à 60 mètres au fond de la mer; ni celui du Titanic parfaitement conservé à
— 3 800 mètres 75 ans durant.
Le quotidien Sud Ouest a récemment publié un article sur une future cave à vin immergée dans le golfe de Gascogne. Ce n’est pas le premier ni le seul projet du genre. Plongeons-y voir.
La mer a pendant deux bons siècles préservé les qualités essentielles de ce qu’on croit être le plus vieux champagne recensé à ce jour — 30 bouteilles de Veuve Cliquot produites entre 1782 et 1785, avant la Révolution française donc. Elles ont été repêchées en 2008 à l’intérieur d’une épave échouée fin XVIIIème siècle, par 60 mètres de fond, près des îles Aland en mer Baltique. 225 ans après sa mise en bouteille, un dégustateur suédois incrédule, Carl-Jan Granqvist, l’a trouvé « doté d’arômes de tabac et de chêne, doux comme le voulait le goût de l’époque mais ayant conservé son acidité ”, ajoutant: “ le milieu du bouchon est resté sec, le vin a encore son fruit, de la fraîcheur, il se tient parfaitement: c’est fantastique ! ”.
Dix ans auparavant, en 1998, avait été découverte l’épave du cargo suédois Jőngkőping torpillé par un sous-marin allemand en 1916, transportant 3 000 bouteilles de Heidsieck & Co Monopole 1907 (ci-dessous publicités et collerette d’époque) destinées à la cour du Tsar Nicolas II — qui en commandait plusieurs centaines de milliers par an (oui! centaines de milliers). Après ce long séjour marin à 3–4º, 2 400 bouteilles étaient parfaitement conservées. En ouvrant la première, le plongeur qui les avait remontées a entendu le « pop » du bouchon, vu la mousse jaillir abondamment et observé de fines bulles, celles d’un champagne non pas sec comme notre brut l’est aujourd’hui, mais sweet, plus doux encore que le demi-sec qu’on a eu l’habitude de boire jusqu’au milieu du XXème siècle au moins. Selon les termes du Californien qui a obtenu l’exclusivité de la vente dans son Etat, le liquide est demeuré « dans un état d’animation suspendue. »
C’est le fameux Heidsieck Monopole 1907 dit ‘Goût Américain’, parce qu’adapté aux palais des consommateurs d’outre-Atlantique amateurs de sucré, qui avait été embarqué à bord du Titanic il y aura 100 ans le 10 avril prochain. Et aussi du Heidsieck Blue Top Brut non millésimé et d’autres marques dont certainement Montebello. Les registres de la compagnie font état d’un total de 63 caisses de champagne (soit 756 bouteilles destinées aux 500 passagers de 1ère et 2ème classe sur 4 jours de traversée), ce qui paraît relativement peu en comparaison des 20 000 bouteilles de bière, 1 500 de vin, 850 d’alcools et spiritueux, et 15 000 d’eau minérale. Une certaine confusion entoure ces flacons précieux, commercialisés notamment par une discrète association people auprès de riches acheteurs (on parle de 30 000 $/b). À la dégustation des experts, les septuagénaires dont on n’a jamais connu le total exact, ont montré un étonnant équilibre, une effervescence bien présente et une teinte dorée et nette.
On a constaté que les bouchons des bouteilles de vin tranquille qui, contrairement à l’eau, admet une certaine compressibilité en raison de la proportion d’alcool qu’il contient, avaient implosé. Tandis que le muselet et le bouchon de champagne, soumis à une forte pression à l’intérieur des bouteilles de verre épais, n’avaient pas bougé. C’est que le vin effervescent et la bière contiennent du CO2 dissous sous forme d’acide carbonique et que la pression qui s’exerce à l’intérieur de la bouteille les protège contre celle du fond de la mer estimée ici à environ 400 bars, donc considérable.
À côté de ces cas prouvés de parfaite préservation, on doit pourtant mentionner la déception provoquée par le Moët & Chandon 1898 remonté en 1981 du « RMS Republic » dont l’épave était au fond depuis 1919 : le champagne qui avait déjà 20 ans d’âge au moment du naufrage, paraissait pourtant robuste, avec un goût franc et une blondeur de bière. Mais une fois remontées à la surface, les bouteilles ont révélé une odeur de soufre due à ce qui pourrait pourtant bien être une bactérie, itinérante au fond de la mer. Et Christie’s n’a pas voulu en mettre une seule aux enchères.
Plusieurs caves sous-marines en fonctionnement et en projet.
Même si l’on voit qu’un long séjour en milieu marin salé prolonge la jeunesse du vin et maintient sa tenue, grâce notamment à une concentration de CO2 meilleure qu’à l’air libre, on n’a pas encore établi de manière scientifique en quoi précisément ses effets sont bénéfiques. Cela n’empêche pas plusieurs projets de caves sous-marines de se développer sous différentes latitudes.
Par exemple, celui de Jean-Louis Saget, viticulteur à Pouilly-sur-Loire, qui depuis 1995 immerge par 25 m de fond son Pouilly fumé (sauvignon) dans des bouteilles cirées, au large de Noirmoutier. Après plusieurs dégustations d’oenologues et de sommeliers, l’expérience a été jugée concluante, inspirant à des promoteurs japonais le projet, fort onéreux, d' »aquariums de vins » pour restaurants côtiers.
Autre expérience, celle du producteur chilien Viña Casanueva qui propose un assemblage muscat-chardonnay et un cabernet élevés dans l’océan Pacifique. Les bouteilles immergées un minimum de 6 mois à une température constante de 8°, sont tout bonnement étiquetées Cavas Submarinas. L’idée est venue au gérant du vignoble Viña Casanueva situé dans la région d’Itata à 60 km de l’océan, en apercevant une caverne emplie de bouteilles et d’autres objets précieux lors d’une plongée. Il ne lui en pas a fallu plus pour fantasmer sur les mystères et mythes marins et lancer son idée marketing: vanter le milieu marin « profond » (quelques mètres tout au plus), de compagnonnage des poissons (!), de courants marins caressant les bouteilles, et du soleil bienfaiteur dont les rayons sont filtrés et réfléchis par le sable blanc du fond, tout cela à l’opposé des critères jugés indispensables à la garde. Plusieurs restaurants de bord de mer font remonter par des plongeurs les bouteilles dès que commandées au sommelier (photos ci-dessous et clip).