par Daniel J. Berger | Juil 1, 2009
DANIEL J. BERGER
Notre récent voyage-dégustation en Alsace nous a permis d’actualiser nos connaissances sur le vin kasher en posant 3 QUESTIONS à Gaby Dzialoszynski, délégué vinification pour le Consistoire de Strasbourg, qui intervient sur l’ensemble de l’Alsace et dans de nombreuses régions vinicoles françaises.
1. Qu’est-ce qu’un vin kasher ?
C’est un vin élaboré conformément aux prescriptions rituelles du culte hébraïque en respectant scrupuleusement les lois de la kasherout, le code des prescriptions alimentaires du judaïsme. La loi judaïque s’ancre dans une longue tradition qui n’a pas varié depuis les débuts du Talmud il y a 3000 ans, remontant plus avant encore, à l’époque où la tradition orale n’était pas transcrite. Selon cette tradition, tout comme le pain le vin est un produit sacré, et la cérémonie de sanctification les jours du Shabat et de fêtes religieuses s’effectue au-dessus d’une coupe de vin.
Les vins kasher sont élaborés comme les autres vins, mais avec des précautions supplémentaires. Tout le matériel — pompes, cuves, tuyauteries, pressoirs, matériel de mise en bouteille, etc. — est nettoyé méticuleusement par jets de vapeur afin d’éliminer toute « impureté ». Et les cuves de stockage sont détartrées et purifiées par trois bains d’eau froide.
Seuls les délégués rabbiniques ou Shomrim, et éventuellement des étudiants talmudiques, sont aptes à effectuer, sous la responsabilité du viticulteur ou propriétaire, les diverses opérations de vinification — pressurage, tirage, filtrage, échantillonnage, collage, ouverture et fermeture des cuves, etc. —, jusqu’à la mise en bouteilles. Une fois bouchées, un ’’sceau rabbinique’’ est apposé sur la capsule et sur l’étiquette garantissant la certification kasher. (suite…)